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Saïed à Blinken: Bientôt, la fin de l'état d'exception

Le président de la République, Kaïs Saïed, a eu, samedi soir, un entretien téléphonique avec le secrétaire d'Etat américain, Antony Blinken, au cours duquel il a affirmé que la préparation des prochaines étapes était engagée pour le passage de l'état exceptionnel à une situation de normalité.

Evoquant les raisons qui l'ont amené à recourir à l'article 80 de la Constitution, le président Saïed a indiqué qu'il devait prendre cette décision de par les responsabilités qui lui sont dévolues, après que le Parlement soit devenu un lieu de conflit et que ses travaux ont été bloqués à plusieurs reprises, suite à des actes de violence matérielle et physique.

"Les allégations diffusées à l'étranger sont mensongères et montées de toutes pièces. Plus grave encore est le recours à des sociétés et à des fonds suspects pour nuire à la Tunisie", s'est indigné le président Saïed, dont les propos sont rapportés dans un communiqué, publié ce dimanche, par la présidence de la République.

"La Constitution n'a pas été suspendue. Il a été procédé uniquement au gel des membres de l'Assemblée parlementaire, jusqu'à la fin du péril auquel est exposé le pays", a assuré le président Saïed.

Il a affirmé que la corruption a gagné tous les appareils de l’Etat ainsi que le Parlement. Lorsque l’immunité parlementaire a été levée, a-t-il dit, des députés ont été poursuivis en justice. Et d'ajouter : "Certains d’entre eux faisaient l’objet de poursuites judiciaires, depuis 2018", en précisant qu’il n’y a eu aucun procès limitant les droits de l’Homme et privant des libertés fondamentales. Celles-ci sont garanties et en témoignent les nombreuses manifestations qui sont organisées, librement, en Tunisie.

Les partenaires de la Tunisie, a-t-il expliqué, doivent comprendre que la situation socioéconomique est "le vrai problème". Celui-ci a été aggravé, selon le président de la République, par une propension à fomenter des crises, à multiplier et à répandre les mensonges et les calomnies, ainsi que par la corruption et le pillage des richesses du pays "par ceux qui se revendiquent victimes, alors qu’ils sont les premiers responsables de la détérioration de la situation en Tunisie".

L’entretien a, aussi, porté sur plusieurs autres questions, dont en particulier les relations tuniso-américaines et les liens historiques forts qui lient les deux pays.

Les deux parties ont exprimé la volonté de développer davantage les relations bilatérales.

Le président Saïed a, en outre, chargé le secrétaire d’état américain de transmettre au président Joe Biden ses vœux de prompt rétablissement.

De son côté, Blinken a exprimé le souhait des Etats-Unis de voir les réformes engagées par la Tunisie se concrétiser dans les plus brefs délais et réitéré la disposition des USA de continuer à soutenir la Tunisie, notamment auprès d’autres pays et organisations internationales, une fois les délais des réformes fixés.